Lire les albums de Tardi sur la guerre 14-18, c'est plonger dans l'horreur mais aussi dans le fascinant réel de l'époque. En cette année du centenaire de la Grande Guerre, on ne peut que regretter que le dessinateur n'ait pas accepté de travailler avec la Mission gouvernementale adhoc. Je comprends son émoi quand il a appris qu'il figurait parmi les récipiendaires de la Légion d'Honneur. Les médailles, ça décore certes des gens biens, mais ça orne aussi les morts et ceux qui les ont envoyés mourir, en particulier bon nombre de hauts gradés de la Grande Guerre.
Donc ok Jacques, on comprend que tu ne veuilles pas porter cette breloque et côtoyer certains étoilés sanguinaires dans la grande liste des décorés de la Légion d'Honneur. Mais dommage que du coup, en représailles de cette mauvaise surprise, tu aies refusé de participer à la Mission du Centenaire. Qu'est-ce que ça aurait eu de la gueule que tu jettes ton grain de sable - que dis-je ton pavé - dans ce qui risque d'être une succession ronronnante de commémorations à la gloire de tous, aussi bien des pauvres Poilus que des crétins qui les ont envoyés se faire faucher, comme si tout le peuple français, des élites aux troufions, avait "consenti" à l'horreur.
En attendant on peut lire cet article du Monde "Le regard indigné de Tardi sur 14-18", et aller voir l'expo consacrée à ton oeuvre sur la guerre 14-18, à Angoulême du 30 janvier au 2 février.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Un commentaire ?