mardi 25 juillet 2017

Elysium : 2154, retour à l'ère binaire



Pour une période de vacances dans un coin de France où il fait moche (je ne dirai rien des lieux pour ne pas vous empêcher de venir vous aussi supporter une fin juillet avec un pull), regarder Elysium sur un site de VOD est une bonne occupation. Au moins, ça ne prend pas la tête, de toute façon mon crâne est déjà cerclé d'une pauvre casquette de vacancier qui ne parvient pas à atténuer un froid anesthésiant. Dans ce film de science-fiction (nous sommes en 2154), il y a les bons et les méchants, les riches et les pauvres, une Terre pourrie, polluée et sale pour les pauvres où on parle espagnol et anglais, et une station spatiale nommée Elysium, propre et écolo, avec des appareils médicaux qui peuvent guérir absolument tout et garantir la bonne santé éternelle (retenez bien cela), pour les chanceux fortunés, où on parle anglais et français (ça doit faire chic).



Là dessus, pour être sûr de ne pas perdre les spectateurs insuffisamment rompus aux codes de la SF, on colle à l'intrigue un peu d'amour, de trahison-mais-non-car-en-fait-je-reviens-vous-sauver, de bonnes bagarres à la John Wayne où le gentil il gagne en étant plus malin que le méchant qui est plus fort mais il est bête, et sauf que ce serait des cow-boys revêtus d'exosquelettes. Toujours pour marcher dans des univers cinématographiques connus, dans les gentils il y a toujours - surtout dans la SF - un matheux informaticien qui est fatalement pas beau et vaguement handicapé (souvent il a des grosses lunettes maies là dans Elysium il a juste une jambe pourrie). Il est tellement fort en informatique qu'il lui suffit de bouger vite les doigts sur le clavier pour faire défiler des données qui apparaissent en vert sur fond noir. Conclusion : il n'a pas fait la mise à jour Windows depuis 1983. Il ne doit pas être si expert que ça...

Le CHSCT, c'est pour faire beau

Pour le reste l'histoire est assez maline, avec le héros qui, au début, veut travailler honnêtement après avoir été trop longtemps malfrat car l'objectif était de ramasser le plus d'argent possible pour un jour s'acheter un aller simple pour Elysium. Mais il se fait irradier par une machine au boulot, à cause d'un chef qui ne respecte pas la sécurité de ses travailleurs car il est sous pression de rendement par son patron qui est une ordure absolue. Bref le CHSCT, c'est juste pour faire beau. Résultat notre héros doit absolument monter très vite sur Elysium pour se faire guérir par les appareils médicaux miracles, et pour ça il fait un truc pas bien pour obtenir un ticket de la part de l'informaticien au pied-bot qui peut vendre des vrais-faux passeports fabriqués par ses ordinateurs, et qui est aussi chef d'une bande de malfrats mais qu'on devine aux coeurs tendres : le deal, c'est que le héros malade doit choper les données cérébrales d'un citoyen d'Elysium en les téléchargeant dans son propre cerveau, afin de lui voler des infos, des codes de comptes en banques notamment, je vous passe les détails technologiques c'est prodigieux. Le citoyen victime ce sera justement le méchant patron de son usine, que le héros attaque, mais sauf qu'il tombe sur des données de dingue dans ce cerveau véreux : celles qui permettraient de donner la citoyenneté Elysiumienne à toute l'Humanité. Comme quoi c'est pas bien de vider le cerveau de quelqu'un mais là, la bonne cause y est, on va sauver l'Humanité et guérir tous les malades du monde, ouf. Au passage, dans le cerveau il y a de quoi aussi prendre le pouvoir sur Elysium, donc ça excite plein de méchants, je ne vous raconte pas tout. Et comme le héros est fondamentalement gentil, qu'il est amoureux d'une amie d'enfance qu'il recroise par hasard à l'hôpital et dont la fille est atteinte d'une leucémie (vous voyez venir le morceau d'intrigue), que l'informaticien chef de voyoux pas méchants est gentil, bref à la fin on n'a pas vu un jeu d'acteurs d'une grande finesse, mais le rythme est prenant, et surtout ça finit bien, ou presque, ou ça dépend pour qui, mais ça je n'en spoilerais pas plus.

Elysium, film sorti en 2013. Réalisé par Neill Blomkamp. Avec Matt Damon et Jodie Foster.