lundi 26 novembre 2018

L'Apocalypse est pour demain : Ne pas franchir la ligne "jaune"


Les manifs et blocages des "gilets jaunes" m'ont remémoré un livre que j'avais lu quand j'avais une quinzaine d'années : L'Apocalypse est pour demain, ou les aventures de Robin Cruso. Ecrit par l'humoriste et acteur Jean Yanne, qu'il avait raconté sous forme de feuilleton radiophonique en 1977, il raconte l'aventure d'un pauvre individu dans un monde futur où la voiture est tellement reine qu'elle occupe la quasi-totalité du territoire dans un embouteillage chronique monstrueux. C'est bien simple, on habite dans sa voiture, on y vit, on y mange, presque en permanence, car à raison de pointes de vitesses de 8 mètres à l'heure, on a à peine le temps de travailler une demi-heure par mois (un acquis syndical !) qu'il faut rejoindre, en une quinzaine de jours, sa place de parking attitrée pour s'y reposer, avant de repartir pour la demi-heure de boulot du mois suivant. Le maître du pays n'est autre que le Grand Préfet, qui traite avec mépris tous ces pauvres gens qui passent leur vie au volant, et qui se targue d'éliminer 40 % de véhicule - et leurs occupants - par an, à coups de rayons laser, notamment ceux qui ont la malchance de se retrouver coincés au milieu d'un carrefour juste après le passage au rouge d'un feu de signalisation... Et le pouvoir n'est pas seulement violemment répressif du point de vue de la circulation, il est aussi totalitaire : ainsi, tout le monde doit écouter la même radio au même moment, sauf à être considéré comme de "mauvaise volonté" et rapidement éliminé au laser... Le règne de la voiture, sa place omniprésente, ses méfaits et les excès antidémocratiques qu'elle peut générer étaient - déjà ? - imaginés il y a une quarantaine d'années.

Parallèlisme

Alors je ne vais pas être méchant et faire un parallèle entre l'univers que nous promettent, sans le dire, certains "gilets jaunes", et l'avenir angoissant que dépeignait Jean Yanne il y a quelques décennies. N'empêche... Je ne parle pas de ceux qui galèrent avec leur véhicule pour aller au boulot parce qu'ils n'ont pas d'autre choix : ceux-là sont contraints par une histoire politique française qui a toujours privilégié la bagnole ; qui a "oublié" d'investir dans un maillage territorial de transports qui permettrait de limiter le recours au véhicule individuel ; qui a poussé les gens à être propriétaires de leur logement, provoquant ainsi un éloignement progressif des lieux de vie et de travail pour trouver du mètre carré moins cher... Je parle des gros beaufs qui ont des grosses voitures qui consomment beaucoup pour avoir l'impression d'être puissants eux-mêmes, et qui les utilisent pour parcourir les 300 mètres qui les séparent de la boulangerie du coin. Je parle des abrutis qui font partie des associations de défense des automobilistes, comme si conduire une voiture était un statut d'honneur à protéger. On pourra me traiter de bobo je m'en fous, n'empêche que cette catégorie est bien présente parmi les "gilets jaunes", et qu'elle nous mène tout droit vers l'univers stressant imaginé par Jean Yanne. Alors oui à la transition énergétique, écologique et sociale. Les hésitants ? Les incrédules ? Lisez "L'Apocalypse est pour demain", on en recause après.

L'Apocalypse est pour demain, ou les aventures de Robin Cruso. Par Jean Yanne. Ed. Jean-Claude Simoën. 1977.

samedi 17 novembre 2018

Zarbi dans le métro : A la chasse aux perles souterraines


Une femme bourrée qui chante Tata Yoyo, un acteur qui révise son Marivaux, un trio théâtral qui se sépare sans un mot, un maladroit qui drague une femme en talons hauts, des collégiennes qui écrivent un mot, une vieille et son fardeau, une femme qui veut photographier son homme parce qu’il est beau… Des transports amoureux, agacés, royaux. Des moments de grâce, des épisodes bizarres voire anormaux. Des bobos, des clodos, des intellos, des marginaux, des soûlots et des spéciaux... Du vécu, rien de faux, dans ces 28 épisodes insolites du métro…

Rien à ajouter à cette excellente présentation de l'éditeur, puisque c'est moi qui l'ai écrite. On n'est jamais si bien servi que par soit-même, n'est-ce pas ? Depuis plusieurs années je tenais un blog de choses vues dans le métro, et j'ai trouvé qu'en faire un recueil était une fichtre bonne idée. D'autant que ça peut donner l'idée d'en faire un tome 2 puis 3, etc. En tout cas, le temps que j'habite près de Paris et que je prends le métro.
Le métro, j'aime bien. Pas entassé dans la foule, certes. Mais même là, pour passer le temps, j'observe. Les détails, les énormités. Dans le métro, il se passe toujours quelque chose. Ouvrez les yeux, vous verrez, et vous ne vous ennuierez plus. Et dans ces petits événements de la vie quotidienne, il y a des perles. Ou des riens, qu'on peut transformer en perles. C'était un peu ça, mon ambition de "Zarbi dans le métro" : cueillir des perles.

Zarbi dans le métro, par Séverin Prené. Novembre 2018. 0,99 euro. Uniquement en ebook, disponible sur Amazon (format Kindle), Fnac (ePub) et Kobo (ePub).