samedi 2 novembre 2019

Le Gros Diamant du Prince Ludwig : Casse nawak


C'est l'Amérique des années 50, avec des musiciens en live, des matons pas futés, des taulards en cavale, un pickpocket trop honnête, une amoureuse peu fidèle, des amants pigeonnés, un voyou abruti, un banquier colérique, un policier frimeur, une mère poule qui couve autre chose que des oeufs, et Warren Slack, le plus vieux stagiaire des USA. (pitch officiel)

On se demande comment une bande de bras cassés de cet acabit réussissent au final à voler le gros diamant du prince Ludwig. Spoiler ? Certes, mais le déroulé de l'histoire n'est pas ce qu'il y a de plus frappant dans cette pièce. A la limite, peu importe. Chaque étape, chaque scène, est juste l'occasion de développer du gag, du comique de répétition, du foutraque, du grand nawak de n'importe-quoi qui fait rire, et c'est là l'essentiel. La mise en scène qui conduit au casse du siècle - ou au moins de la soirée - est très rythmée, musicalement agrémentée d'un vrai groupe qui joue en direct sur le côté de la scène (clavier, contrebasse et batterie) et dont les membres participent à la comédie, et surtout originale niveau visuel. Il est une scène qui ravit particulièrement l'oeil (et le perturbe en même temps) : celle que l'on voit comme si nous étions installés au-dessus d'elle, vue du plafond en quelque sorte. Là je ne spoile pas davantage, c'est absolument étonnant. Alors ne pas hésiter à voir cette pièce, c'est la déconne totale, pas de philosophie ni de réflexion politique ou sociale et ça fait du bien en cette période politico-socialement chiante, et le Molière de la meilleure comédie est mérité.

Le Gros Diamant du Prince Ludwig. Auteurs : Henry Lewis, Jonathan Sayer, Henry Shields. Mise en scène de Gwen Aduh. Au Palace (Paris) actuellement.