lundi 30 décembre 2019

La Reine des Neiges 2 : Le domptage des éléments, c'est moi !

Olaf au Japon.

L'autre jour avec ma gamine de 5 ans et Madame, nous sommes allés au cinéma voir Olaf. Oui, Olaf, ce petit personnage en forme de bonhomme de neige absolument rigolo, à l'humour totalement adapté aux plus de 10 ans, c'est dire que j'ai réussi à suivre. Pour le reste, l'aventure qu'il y avait autour de lui, je ne me souviens plus, mais il était question d'une Reine des Neiges "2" nommée Elsa, de sa sœur qui est très courageuse et qui s'appelle Anna, d'un renne au prénom nordique et d'un blond qui s'appelle Christophe. Il fallait qu'ils domptent l'eau, la terre, le feu et l'air, et c'était plein d'aventures palpitantes.
Pour ce qui nous concerne, il nous a fallu, nous aussi, dompter les éléments. D'abord pour arriver au Grand Rex, la salle de cinéma parisienne où nous avions réservé la séance. On n'est pas des malins : on habite en banlieue, et on réserve dans un cinéma en plein cœur de Paris, en pleine période de grève des transports. Qu'importe, nous sommes des courageux comme Anna, nous y sommes allés. En trois bus successifs, deux réanimations de la gamine compressée par la foule, trois orteils brisés par des coups de talons bien trop nombreux, et une heure et demi, nous étions arrivés à Châtelet, première étape de notre périple. Là, après avoir fendu les airs (vous noterez le premier élément vaincu : l'air), nous avons pris notre temps pour nous restaurer. Une riche idée, vu la suite des événements. Car après notre pause déjeunatoire, nous avons marché une demi-heure pour arriver sur les Grands Boulevards où s'élève l'historique Grand Rex, une heure avant le début de la séance. A ses côtés flânait une file de touristes à la queue-leu-leu du plus comique effet : pourquoi donc se ranger, immobile, contre le bâtiment, pour rien ? Erreur. Elle s'avérait être la file d'attente, déjà présente, grandissant chaque minute, qui devait nous mener en salle. Nous rejoignîmes ce groupe de comiques et attendîmes en nous ennuyant profondément.
Une fois conduits à grands coups de badines à l'intérieur,  nous avons adopté des places vers le fond de la salle, avec une bonne visibilité. Nous avons pu assister à des pubs, puis à une première partie avec la "féerie des eaux" (autrement dit des jets d'eau artistiquement maîtrisés sur de la musique moderne), puis à des pubs, puis au film dont j'ai magnifiquement décrit l'histoire dans les premières lignes de ce billet haletant. Ma fille était ravie, et comme je suis terre-à-terre, son ravissement m'a ravi (vous noterez le deuxième élément vaincu : la terre).

Réchauffement climatique

Par contre le retour n'a pas été joyeux. La Reine des neiges n'est plus ce qu'elle était, et elle aussi est maintenant dominée par le réchauffement climatique : en sortant de la salle, au lieu d'une neige hivernale sympathique, nous étions sous les déluges d'une pluie battante. Le métro le plus proche était fermé, celui qui, plus éloigné, était censé être ouvert ne l'était pas, et les bus étaient rares et bondés au point que les poings étaient meilleurs garants pour pénétrer le véhicule que le pass Navigo. Refusant de nous laisser abattre par l'écoulement des eaux célestes, nous dûmes emprunter (que dis-je, payer, et pas qu'un peu) un VTC (vous noterez le troisième élément vaincu : l'eau). Notre dernier voyage (de la journée, hein, je ne parle pas poétiquement de notre mort) dura une heure, à l'abri, guidés par un fier cocher n'hésitant pas à forcer les passages et les feux de signalisation pour nous faire arriver à bon port (vous noterez le quatrième et dernier élément vaincu et brûlé : le feu).
Autrement dit, la Reine des Neiges 2, c'est pas mal, c'est efficace comme du Disney, ça plaît aux enfants, la bande originale va recommencer à prendre la tête des adultes pendant des mois, et Olaf a été parfait dans son rôle. La seule faiblesse du récit, c'est que notre aventure à nous était bien plus haletante, convenez-en.