jeudi 24 novembre 2016

Des nouvelles au goût de pistache


Si vous aimez les pistaches vous comprendrez dans quel enfer on peut se vautrer en commençant la lecture du recueil de nouvelles courtes des éditions L'Arlésienne. Vous êtes devant un bol de pistache, vous en prenez une, vous faites un effort plus ou moins important pour la décortiquer - parfois ce n'est pas possible elle est trop fermée, vous la jetez ou mieux, vous la laissez à d'autres dans le bol - vous mangez le cœur tendre de la pistache, en peu de temps, c'est bon, tellement bon mais tellement bref, que vous en reprenez une autre immédiatement. Et ainsi de suite. Une, deux, trois... mille.

Transposez sur le recueil susnommé, et vous aurez une idée de l'effet addictif et compulsif qu'il provoque. A la différence que les saveurs sont variées : une tranche de "vie" d'un domestique, des doutes sur le sort de Susannah après une nuit agitée, l'histoire flippante du Canigou (déjà chroniquée ici), d'hilarantes funérailles de M. Dubourdy, un écrivain bien embêté par la réputation du héro qu'il a créé, des fantômes plus ou moins fuyants, réels ou fantasmés, un chat à suivre...

A picorer sans modération. Parce que, gros avantage sur les pistaches : vous ne prendrez pas de kilos à lire ce recueil. Sauf si vous grignotez en lisant.

Nouvelles Courtes 2015. Collectif. 150 pages. 7,99 euros. Editions L'Arlésienne

mardi 1 novembre 2016

Brassens sur parole(s) : Gare aux repriiiiiiiises !


C'est l'histoire d'un chanteur, Louis Chedid, qui s'est dit "Tiens ça fait 35 ans tout juste que Brassens est mort, je vais faire un album hommage en faisant chanter une bande de potes comédiens, ça devrait marcher."
Gare aux repriiiiiiiises ! aurait pu chanter l'artiste sétois sur l'air du Gorille. Allons droit au but : c'est sans intérêt, les chanteurs chantent mal, voire ne chantent pas mais disent (sur "Il n'y a pas d'amour heureux", autrement dit un poème d'Aragon, pas de Brassens), sur un arrangement musical qui n'est qu'une reprise exacte de l'air et de la rythmique de Georges Brassens, à peine mâtinée, parfois, d'une sonorité électrique pour faire moderne, ou d'un arrière-son d'orgue sur "Je vous salue Marie" pour faire lourdingue. 

Le bon goût de ne pas chanter
Un conseil : écoutez plutôt un album de vos chansons préférées de Brassens chantées par lui-même, au moins c'est lui qui chante. Contrairement aux potes de Chedid, les copains comédiens de la bande à Brassens avaient au moins le bon goût de ne pas chanter, eux. Ou alors avec lui pour passer une bonne soirée, en buvant un bon vin, comme on le ferait nous-mêmes autour d'un copain guitariste à beugler "Gare au Gorille". Ou "Les Copains d'abord", chanson que Chedid a peut-être pris au premier degré, pour le coup. 

Brassens sur parole(s), chansons interprétées par André Dussolier, Audrey Tautou, Catherine Frot, François Berléand, François Morel, Guillaume Gallienne, Jean-Pierre Darroussin, Julie Depardieu, Karin Viard, Léa Drucker, Lionel Abelanski, Michel Bouquet, Michel Fau, Pierre Richard, Roger Dumas, Valérie Bonneton. Arrangements musicaux : Louis Chedid.