samedi 13 décembre 2014

"Stratégie de l'Inespoir" : Thiéfaine a marché dans le vécu


Rien que la couverture du dernier album de Thiéfaine, Stratégie de l'Inespoir, c'est genre : j'ai un truc pour mettre sur les yeux pour quand je suis dans l'avion et que je veux dormir, mais ça veut pas dire que je passe mon temps dans un avion, mais que vraiment le monde va si mal que je suis dans l'inespoir et que je ne veux plus rien voir.

Bon franchement j'ai adoré Hubert-Felix Thiéfaine quand j'étais jeune, comme tous les quinquas ou quasi-quinquas d'aujourd'hui qui avaient 25 ans à l'époque, à trouver vachement super cool éclatant des chansons comme La Fille du Coupeur de joints, vachement dansé et hurlé dans les soirées légèrement alcoolisées au vin rouge qui tache ; ou Loreleï, Loreleï, au rythme vachement lancinant mais beau ; ou encore Les Dingues et les Paumés, vachement signifiant parce qu'à ce qu'il paraît Hubert Félix fut infirmier psychiatrique et il en gardé des souvenirs hyper marquant tu vois. Je rigole un peu, mais j'adorais vraiment, et je trouve Les Dingues et les Paumés très (voire vachement) abouti.

Donc là surgit un nouvel album du Maître, je me dis "Tiens je vais écouter, on ne sait jamais, ça fait hyper (voire vachement) longtemps que je n'ai pas écouté du HFT". Et là, gonflade rapide. La musique, passe encore. Rien de très prenant, rien de lancinant, rien d'entraînant, mais peut-être n'ais-je pas pris le temps de la pénétration musicale dans mes petits neurones. Mais alors les paroles ! Non vraiment, une caricature des paroles les plus "baths" de l'artiste dans les années 80, des mots qui se suivent et qui se veulent ultra interpellant au niveau du vécu, comme un poème d'ado qui se dit que "si l'auditeur ne comprend pas c'est normal c'est profond tu peux pas comprendre".

Eh ben mon gars, si je ne peux pas comprendre, je ne peux pas acheter. Si on me demande de marcher dans le vécu, je fais gaffe à mes pompes. Je viens de trouver sur le site de France Inter la preuve absolue que j'ai vachement raison. On y trouve une parole de Hubert-Felix Thiéfaine qui dit : "J'élargis le hublot pour laisser entrer le soleil. J'ai en moi de la grisaille et des brumes d'automne, mais en même temps des envies de ramener des couleurs plus vives".

Mais surtout, on a une citation de Didier Varrod, directeur de la musique de France Inter, que je ne connais pas mais ce n'est vraiment pas grave, et qui justifie le ton de cette modeste chronique :"C’est le grand retour de Thiéfaine, cet aviveur de mots, à peine revenu de l’état des lieux Nietzschéen de son précédent album "suppléments de mensonges", et déjà remis en selle par la grâce d’un néologisme verlainien "l’inespoir" comme pour nous signifier un état de conscience d’extrême lucidité qui transcende toute la noirceur du désespoir."

Et je ne vous parle pas de la critique dithyrambique de Télérama. Quelqu'un a un doliprane ? Allez, au revoir... 

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