lundi 1 décembre 2014

Le Lauréat : MILF, amour et révolte

Cette jambe féminine n'appartient pas à Anne Bancroft.
Mais à Linda Gray : Sue Ellen dans Dallas !
(info véridique, importante pour briller en soirée)

Revoir Le Lauréat (de Mike Nichols, faut-il le préciser), lundi soir sur la télévision numérique terrestre, trente ans après l'avoir vu au cinéma... Snif, la nostalgie m'étreint (de voyageurs. C'est pas drôle ok mais c'est moins dangereux que la nostalgie m'habite). Une nostalgie d'autant plus saisissante (yago du Chili) que la musique, de Paul Simon, dont le célébrissime "Mrs Robinson", fait partie d'un 33 tours que j'écoutais en boucles quand j'avais 13 ans chez un pote qui écoutait aussi Johnny Halliday, c'est vous dire comment je l'ai échappé belle niveau choix musicaux.
Trente ans donc que je ne l'avais pas vu, ce film. Et il avait déjà 17 ans (calculez bien : il est donc sorti en 1967, bravo).

Quand on y pense... Dans les années 60, le film fait le gros scandale sur un truc qui fait maintenant partie des fantasmes favoris des fans de Youporn des années 2010 : un petit jeune (Dustin Hoffman) se fait honteusement draguer par une MILF (Anne Bancroft) et se la tape ! Et bien sûr (mais là on sort du genre Youporn pour aller sur le drame antique), il finit par tomber amoureux de sa fille (à la MILF, suivez un peu), jouée par Katharine Ross.

Mais !
Mais comme on n'est pas à une contradiction près, et comme on n'est pas encore en 1968 (à un an près) et que la dépravation n'a pas totalement atteint l'esprit fragile des jeunes, s'il est amoureux, alors il faut se marier ! Bah oui. Et là, on sent le poids des habitudes familiales, de l'autorité, des interdits édictés par les parents (ah le bon vieux temps). La maman (la MILF donc), ultra jalouse et fort marrie d'avoir perdu son amant (ah ah !), use de fourberie pour conduire sa fille à rejeter Dustin Hoffman, et lui faire préférer un autre jeune homme, de bonne famille certes, mais de bonne tête de nœud aussi. Et là c'est triste, car malgré une course haletante du héros pour tenter de stopper l'inéluctable, le mariage a bien lieu avec le naze.

Mais !
Mais comme on n'est pas loin non plus de 1968, le final du film livre en quelques minutes tous les éléments de rébellion contre la société que la jeunesse portera dans cette période. Le héros enlève sa bien aimée consentante, et le jeune couple convole. Ainsi soit-il : famille, je vous hais et je vous emmerde ; le mariage est prononcé mais on s'en fout ; la croix chrétienne n'est pas sacrée ; il n'y a pas de chemin tout tracé décidé par d'autres que moi...

Et finalement, même trente après, c'est frais. 

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