samedi 3 septembre 2016

L'Emprise : Marche sanglante sur l'Elysée


Un favori à l'élection présidentielle, le président d'un groupe militaro-industriel, un directeur du renseignement intérieur, un syndicaliste disparu après le meurtre de sa famille, une photographe chinoise en vogue... Qu'est-ce qui peut les relier ?
Lorraine, agent des services secrets, est chargée de faire le lien. De Paris, en passant par la Bretagne et l'Irlande, pourra-t-elle y parvenir ? Rien n'est moins certain. 
(4e de couverture)

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Lire un bouquin hyper glauque sur les élections présidentielles, le pouvoir, le monde politique, leur lien avec la barbouzerie, le tout dans un univers cynique, violent, sexualisé à outrance... Il y a de quoi mal réagir et rester chez soi aux prochaines échéances électorales. Et pourtant, après ce premier épisode, je lirai le deuxième, subtilement intitulé "Le Quinquennat". On baigne dans l'actu, que voulez-vous. Ah oui : et j'irai voter malgré tout. 

"Tous pourris" ? 
Car il faut avoir le civisme bien accroché pour ne pas sombrer, en lisant ce livre, dans un sentiment facile à choper du genre : "Je l'avais bien dit, ils sont tous pourris." Faut dire que l'histoire mêle tout ce qui alimente la discussion de bistrot. En plus subtile évidemment. Plutôt accompagné d'un cocktail que d'un verre de côte. Une dose de politique, deux doses d'ambition, trois doses de corruption, quatre de sexe (triste, juste pour se vider les nerfs), cinq de mépris surtout pour sa femme et ses enfants... Bref c'est moche, les personnages sont tristes, on plonge dans la fange, on se demande ce que ces gens trouvent comme plaisir à chercher le pouvoir. A part une bonne névrose, un gros pépin à dénicher dans les profondeur de la chair de l'enfance, un gros truc qu'on n'arrive même pas à recracher sans cracher sur la gueule des autres. 

Un peu de distance
Mais si on reste calme, un peu de distance avec cette histoire permet de se souvenir qu'on connaît tous personnellement des gens engagés en politique et qui sont honnêtes, qui aiment l'intérêt général et les gens. Et que finalement, tout cela n'est qu'un roman. Flippant et crade, certes. A des niveaux de pouvoir inaccessibles au commun des mortels, soit. Un chouïa exagéré sans aucun doute. Racontant une machinerie tordue au suspens efficace à coup sûr. Avec des entourloupes et des chausses-trappes insupportables et destructeurs il va sans dire.
Mais tout cela ne reste qu'un roman... 

Non ?

La page 77

L'Emprise. Trilogie de l'Emprise. Par Marc Dugain. Folio. 2014. 

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