mercredi 17 février 2016

Trapped : Une enquête dans le blizzard avec un tronc et des louches


A Siglufjörour, un village du nord de l'Islande, un cadavre mutilé est retrouvé dans le port local, juste après l'arrivée d'un ferry international en provenance du Danemark. Andri, le chef de la police de la ville, commence l'enquête sur ce crime très violent en attendant les renforts de Reykjavik. Mais le blizzard se lève et le village se retrouve coupé du monde. Les habitants et les passagers du ferry sont à la fois suspects et livrés à un mystérieux assassin...

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Qu'un tronc humain repêché dans une rade provoque l'émoi de la police locale, on peut comprendre. On serait ému à moins que ça. L'autre jour je me suis retourné un ongle, eh bien l'émotion m'a étreint. Enfin j'ai surtout gueulé parce que c'est très désagréable.
Bref, un tronc humain. Sans bras, sans jambe et sans tête. Le tronc dans toute sa splendeur, quoi. Quoique "splendeur" n'est guère adapté, car c'est très laid en fait. Mais je m'éloigne.

Que cet événement se produise à Siglufjörour, et là on a peur de moins bien comprendre. Il faut dire que c'est ici en Islande, pays des accents bizarres sur les lettres. Mais aussi, il faut bien le dire, pays où il fait froid, d'où une difficulté supplémentaire, quand on a les lèvres gercées et les mouvements labiaux ralentis par le froid, pour prononcer les prénoms des personnages de l'histoire.

Trapped - car c'est de cette série qu'il s'agit - est une histoire bien mystérieuse, et au début bien peu compréhensible, mais dont l'ambiance pousse à se laisser glisser avec une inquiétude délectable dans les méandres de l'enquête du chef de la police locale et de ses adjoints, dans le quasi-huis clos du village nommé plus haut et que je me refuse à répéter. Et pour ajouter à la bizarrerie de la situation, le site est à cet instant coupé du monde par un blizzard qui empêche les autorités policières de Reykjavik (la capitale de l'Islande, pour les non-initiés) de prêter main-forte à leurs collègues du village-que-je-ne-nommerai-plus.


C'est pas net

Les personnages eux-mêmes ne nous aident pas à retrouver les codes traditionnels et rassurant des bons vieux polars d'antan : ils sont moches (1), et semblent tous cacher quelque chose. Un peu comme dans Broadchurch, autre série addictive. Ce capitaine de paquebot, immobilisé dans le port par la police, est manifestement louche. Le mari de l'adjointe du chef de police n'est pas clair, avec ses habitudes de fumette. Les réfugiées qui ont échappé à l'emprise d'un malfrat sorti du paquebot, hébergées chez la même adjointe du chef de police, même elles, ne semblent pas tout à fait nettes... Ce jeune qui a perdu sa compagne dans un incendie, en ouverture de la série, qu'y a-t-il derrière son regard fuyant ? Le maire et sa femme sont aussi des êtres bizarres aux pratiques sado-maso inquiétantes. Quant à cet habitant du village qui surveille tout le monde avec une longue-vue, il détient à coup sûr bien des secrets...

En un mot, cette série est très bien faite. C'est bien simple, à la regarder, je me sens comme un tronc dans une rade islandaise : les bras m'en tombent, mes jambes sont en coton, et je ne sais plus où donner de la tête.
Ah ah ! J'exagère un peu, c'est juste pour faire une pirouette avec le début de cette chronique.
Mais sérieux, c'est à suivre.

Trapped, série télévisée sur France 2 les lundis soirs. Créée par Baltasar Kormakur.


(1) Si par un hasard extraordinaire un des acteurs me lit : c'est pour de rire, c'est pour en rajouter une louche dans mon texte. Vous êtes très beaux. Mais reconnaissez que vous êtes loin de James Bond, tout de même. 


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