vendredi 16 octobre 2015

Le Chat du Rabbin : Paroles et moustaches


"Et si c'était pas moi, le centre du monde ?" Sacré chat, celui du rabbin, qui se croit tellement indispensable qu'il se permet d'être amoureux de sa maîtresse humaine, jaloux de son enfant en gestation et haineux à l'égard de son crétin de mari. Non le chat, tu n'es pas le centre du monde, mais tu vas apprendre dans cette histoire à l'être un peu quand même.

Sacré chat surtout, qui fait aimer la philosophie bien plus efficacement, depuis six volumes, que les cours de philo abominables de terminale pendant lesquels l'Education nationale met un point d'honneur à dégoûter définitivement beaucoup de jeunes des joutes spirituelles qu'offre pourtant cette matière vivante. (Merci à cette BD de m'avoir permis de déverser ici un vieux truc qui me pèse depuis longtemps !)

Prier pour ne rien dire
C'est donc l'histoire d'un chat amoureux et jaloux. Un chat qui parle. Et qui parle dans le désert car sa maîtresse ne peut pas l'entendre. Qu'à cela ne tienne, il va tenter de se faire entendre de Dieu, en apprenant à prier, avec le père de sa maîtresse, qui est rabbin. Lui, le rabbin, l'entend, le chat, quand il parle. Mais le chat comprend vite que le rabbin l'invite à prier... pour ne rien dire.

De dépit, il quitte alors maîtresse et rabbin. Et se vautre dans une mésaventure que nous tairons ici, qui lui apprend que la parole peut tuer. La fin est positive : si la parole est un instrument de pouvoir, mieux vaut l'user pour exprimer l'amour que pour tuer les gens. Soudain sa maîtresse comprend sa parole.
Et ça, ça s'entend. Dans tous les sens du terme.
Et ça se déguste, comme tous les épisodes du Chat du Rabbin, avec plaisir. Parole ! 

Le Chat du Rabbin, de Joann Sfar. Tome 6. "Tu n'auras pas d'autre dieu que moi". Dargaud.

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