jeudi 23 juillet 2015

Chaos de famille : Du bon gras qui tache et qui tue


J'ai lu ce livre en deux jours (pour moi c'est exceptionnel), et j'ai bien ri. C'est l'histoire du narrateur, M. Plonque, qui vit avec une femme, Camina, véritable mégère qui l'humilie en permanence en le prenant pour son chien pendant qu'elle regarde les pires conneries à la télé. Quinze ans qu'il subit, douze ans qu'il n'a pas pu la toucher, devenant un véritable "obsédé de la femme". C'est l'histoire des frères et soeurs de Camina, complètement timbrés, alcoolos au dernier degré, fiers d'être dépressifs, c'est vous dire... Et de la mère de Camina, une vieille chiante. Il y a aussi Mme Quillard, une voisine et copine de Camina. Une femme à hommes, qui chauffe les fantasmes de M. Ponque...

Un des frangins dépressifs se suicide, M. Ponque vit une aventure fugace et manuelle avec Mme Quillard, il est au volant au moment de l'acte, il perd le contrôle de son véhicule mais reprend celui de sa vie après l'accident sans gravité qu'il provoque, en décidant de se faire passer dorénavant pour un "paralytique flasque". Plongé dans une fausse apathie, il va néanmoins tenter de coucher enfin avec Mme Quillard, et espérer voir crever tous ces gros débiles de la famille de son atroce épouse. Peu à peu, en effet, tout va partir en pépète, avec du boulot pour les pompes funèbres... 

C'est à rigoler à chaque coin de page, c'est énorme, foutraque, exagéré du début à la fin, plein de beuveries, de bouffes gargantuesques, de vulgarité, de sexe, de méchanceté, on se dit "non il ne va pas oser" mais si, ses descriptions sont démesurées mais à crever de rire, et ça n'arrête pas sur 250 pages. 
Il y a des personnages de dingue : Bitove (comme Beethoven, car quand ce brutal queutard tape quelqu'un, il fait "pom pom pom pom") ; le docteur Pételle qui adore couper les jambes ou les bras pour soigner même un eczéma ; Solange, une soeur de Camina, qui, avec sa grosse bouche, a sauté aux yeux d'un des croque-morts qui a enterré le frangin, ce dernier fantasmant de lui faire l'amour le corps dans une camisole à capuche, dans un cercueil ouvert...

Tous timbrés vous dis-je. Dans le style d'écriture il y a du San Antonio, du Michel Audiard, et un je-ne-sais-quoi qui doit sans aucun doute à voir avec le talent de l'auteur, tout simplement. 
En un mot : plongez-vous dans ce chaos de famille, dans ce bain de gras, de délire et d'ignoble, on n'en ressort pas tout à fait pareil qu'on y est entré. 

Chaos de famille, de Franz Bartelt. Folio.  


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