dimanche 1 mars 2015

Une semaine médiatique qui a touché le fond sans le soulever

Ah bien sûr certains d'entre vous diront qu'il y a plus grave et que notre pays devrait plutôt se pencher sur le chômage ou les risques d'attentats. Non mais et puis quoi encore ? Cette semaine médiatique ne vous a pas suffit pour comprendre où sont les vrais enjeux ? Et les vraies responsabilités ?

Prenez la chanson des Enfoirés : en voilà une chanson qui a fait couler des litres d'encre, saturé les ondes, occupé des JT... Je ne l'ai pas entendue, ou à peine quelques secondes et en plus je n'ai pas compris les paroles. Mais apparemment ça dirait des méchancetés sur les jeunes d'aujourd'hui. Les défenseurs du morceau disent que non pas du tout, c'est une invitation au dialogue entre générations. J'imagine que ce débat doit passionner les bénéficiaires des Restos du Coeur. 



Autre sujet de la semaine vraiment passionnant : mais bon sang de bonsoir, quelle est la couleur de cette robe ? Comment vous dire... Au-delà des passionnants sujets sur les illusions d'optique que cette polémique profonde a permis de pondre dans les médias (et le pire c'est que c'est intéressant), il y a bien quelqu'un en vrai qui a porté cette robe, ou qui l'a achetée, ou fabriquée. Il doit savoir la réponse lui, non ? Ah oui tiens, on lui a demandé ? Enfin pour en arriver à se poser ce genre de questions, j'avoue qu'il y a un problème. Une chose est sûre, le débat doit prendre aux tripes des ouvrières du textile qui ne fabriquent plus de robes depuis des années : elles sont au chômage.

Continuons dans cette folle période : un industriel, Martin Bouygues, est mort, dit l'AFP. Et hop tout le monde reprend l'info sans vérifier. Pas de bol il est vivant. Mais c'est la faute au maire du village voisin, qui parlait de M. Martin au journaliste. M. Martin est mort, lui. C'est vrai que ça passionne l'AFP, la vie (ou la mort) de M. Martin. Normal de parler d'un inconnu à l'envoyé spécial d'une agence de presse. Et normal qu'un journaliste normalement constitué ne se casse pas le fondement à vérifier l'info. Mort ou pas, voilà de quoi animer les débats des pédagogues qui tentent d'inculquer la rigueur aux enfants et aux jeunes. 



Et pour finir (mais est-ce vraiment fini ?) j'ai bien aimé cette une du Parisien, qui annonce que l'immobilier "Ca baise et ce n'est pas fini". Ah ah ! La faute de frappe de fou. Repris en choeurs sur les réseaux sociaux, et même par certains médias (en Suisse notamment), personne n'est allé vérifier que c'était une fausse une, un "fake". Et pof. Encore une fois, tout va trop vite ma bonne dame, on ne va pas tout vérifier, des fois qu'un concurrent aille plus vite que nous et qu'on se fasse engueuler par le patron et qu'on perde des clients ! On ne peut même pas en vouloir à ces pauvres relais de fausses infos quand ils sont payés pour être plus forts que les autres. L'éthique, dans ces conditions de soumission à l'économique, a bien du mal à s'épanouir. 

Alors je vous le dis haut et fort : ok on vit dans une société de la vitesse, du sensationnel, du vite-fait. La responsabilité, on verra plus tard. Eh bien moi aussi alors : et je vous dis qu'on en reparlera très vite de ce type vêtu d'une robe pas nette qui fait des fautes de frappe et qui insulte les jeunes. Parce qu'il est mort, le gars. 
De source sûre. 

Finalement, vous voyez, cette semaine médiatique soulève des sujets de fond. Non ?

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