dimanche 17 août 2014

Ne lâche pas ma main : tripes, stress, torpeur et ti-punch


La couverture est hideuse, genre à faire honte de sortir le livre dans le métro. Et les correcteurs de texte devaient se prélasser (sans doute un ti-punch à la main, sur l'Île de la Réunion où se déroule l'intrigue du roman), car quelques mots ont sauté dans cette édition (j'en ai repéré au moins deux, exemple en p. 283).
Voilà, j'ai fait mon petit caca nerveux, mais c'était nécessaire. Ce n'est pas parce que c'est un livre de poche que le lecteur est un sous-lecteur.

Passons au fond de l'affaire de ce polar. Tout se passe à la Réunion, donc. Un homme, soupçonné du meurtre de sa femme, s'enfuit à travers l'île pour échapper à la police. Dans cette chasse à l'homme, il y a aussi un enfant, sa fille (d'où le titre). Mais les choses ne sont pas si claires que cela...

Voilà, je ne peux pas en dire plus, sauf à éveiller des soupçons chez le futur lecteur, ou lui gâcher le plaisir du suspens, et ça serait dommage. Car ce polar est d'une efficacité redoutable pour prendre aux tripes et ne les relâcher qu'une fois lue la toute dernière page. Un modèle du genre. Des fins de chapitres qui rebondissent, mais dont la suite n'est pas dans la page suivante (ce serait trop simple). Des flics qui foncent, avec nous, dans d'apparentes évidences qui s'avèrent trompeuses. Une narration explosée sur plusieurs trajectoires d'histoires qui finissent bien sûr par se rejoindre. Des personnages qui parlent à la première personne, qui ont des tripes, une vie perso, bref des gens auxquels on s'identifie facilement.

Seul bémol : c'est presque trop. L'intrigue est prenante, bien imaginée, pleinement logique, mais un peu tordue. Toutes les recettes du suspens sont là, on se laisse certes porter, mais on sait que ce sont des recettes. C'est la seule limite de ce polar. Mais après tout, comme ce sont les vacances, lâchons-nous. Il faut plonger sans réfléchir et avec plaisir dans cette histoire, sentir la moite torpeur de l'île, entendre parler créole, galoper avec les personnages dans la végétation tropicale, marcher sur les cendres chaudes du volcan. Le tout en sirotant un bon ti-punch, comme il se doit.

Et pour aller plus loin...

La recette du ti-punch réunionnais c'est ici ! Et des images de cette île, c'est là !

Ne lâche pas ma main, de Michel Bussi. Pocket. 448 pages.



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