lundi 18 février 2019

Tarzan, le film : Les navets poussent même dans la jungle


Il y a quelques temps, j'avais chroniqué le vrai roman de Tarzan, une aventure sauvage pleine de questionnements sur l'humanité, la nature, et l'identité. Hier soir devant la première chaîne en couleurs de mon petit écran, je frétillai dans mon pagne à l'idée de regarder la diffusion du film, dernier en date des adaptations de l'histoire du seigneur de la jungle. Disons-le tout de go(-rille ! ah ah !), c'était pitoyable. Peu d'éléments étaient concordants avec le roman, à part la scène vite expédiée de la mort de la mère d'une maladie sans doute douloureuse dans une jungle hostile où en plus il pleut, puis celle du père attaqué par un singe qui a vraiment une sale gueule, puis le vol du bébé par une bonne vieille singe femelle à l'air gentil, bébé qui deviendra, on l'aura compris, le grand Tarzan.
Les scénaristes du film ont ensuite imaginé une histoire de justicier dans laquelle Tarzan, devenu un vrai gentleman grâce à la civilisation qu'il a fini par intégrer, repart dans la jungle du Congo belge pour traquer de méchants Blancs qui organisent une traite des Noirs. Bien sûr il aura le dernier mot, comme quoi un bon Blanc bien british, au sang bleu, toujours bien rasé mais avec un peu de sauvagerie dans l'âme, est capable de sauver plein d'indigènes à lui tout seul, un peu aidé tout de même par sa femme Jane qui s'est imposée dans le voyage et qui restera de bout en bout d'une rare élégance vestimentaire.
Mais le plus costaud dans cette histoire, c'est la capacité de Tarzan à faire ce qu'il veut de la jungle. Le gars, il maîtrise son sujet, il n'y a aucun doute. Quand il saute dans le vide, il trouve toujours une liane qui traîne là pour s'en saisir et faire des trajets de plusieurs centaines de mètres sans en changer, comme si la liane agrippée était accrochée au sommet de la Tour Eiffel. Quand il croise des lionnes, c'est des copines, il leur fait des câlins. Quand il se bat avec un gorille, il perd, mais il n'a que quelques blessures, moins graves que celles que lui auraient infligées Bruce Lee s'il l'avait croisé dans La Fureur de Vaincre. Tarzan, c'est aussi celui qui sait lire les émotions dans les yeux d'un éléphant. Ou qui sait faire courir des milliers de zébus sur les méchants colons pour les écraser, ou mobiliser des crocodiles pour venir manger le super-méchant qui finit croqué dans d'atroces souffrances et c'est bien fait. Juste un truc : il faudrait que Tarzan suce quelques cachous, parce que son cri est un peu ridicule.
Pour finir, un conseil aux scénaristes d'un éventuel Tarzan 2, le retour : ça coûterait moins cher de le filmer dans l'émission télé "Une Saison au Zoo". Ça serait plus crédible, et plus palpitant qu'au ciné (-léphant... Ah ah !).

Tarzan, réalisé par David Yates, 2016.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Un commentaire ?