dimanche 9 mars 2014

Bello Ciao : mourir pour des idées d'accord, mais de mort lente



Dans la série on nous cache tout, on nous dit rien, l'affaire du manifestant tué à Gênes, en Italie, le 20 juillet 2001 pendant les journées du G8. Voici la présentation du pourquoi du comment de la BD en question, comme ça vous saurez tout :
"Le 20 juillet 2001 pendant les journées du G8 de Gênes, un manifestant est tué sur la place Alimonda. Les premiers témoignages sont confus : on parle d'un coup de revolver, d'une pierre ou de bombes lacrymogènes. Peu après, une photographie de l'agence Reuters révèle un jeune homme avec une cagoule et un extincteur qu'il soulève au dessus de sa tête tandis qu'une arme le vise depuis l'arrière d'une camionnette. La reconstitution hâtive s'arrête à cette photo retenue comme le point final d'une enquête qui semble déjà écrite : un manifestant est resté au sol, tué par un militaire lors d'une attaque des insurgés contre une camionnette de carabiniers. Un verdict de légitime défense prononcé non par un tribunal mais par des représentants politiques et forces de l'ordre et adopté par les médias."
Je ne doute pas qu'il y a quelque chose de douteux dans ce qui s'est passé, et que ce mort ne pouvait pas être totalement assumé par les forces de l'ordre. Le rapport mis en image dans cet ouvrage montre qu'il y a des zones d'ombres sur le déroulement des faits, et se centre sur la personnalité de la victime, qui n'était pas un fou furieux activiste gaucho mais un jeune tout simplement révolté par la violence policière qui se produisait alors.
La BD - ou plutôt l'enquête illustrée, tant les textes prennent la place de l'image - charge la responsabilité policière.
Elle aurait pu aussi charger la responsabilité des organisateurs de la manif qui a dégénéré : ces organisateurs savent que les forces de l'ordre font exprès de provoquer les manifestants, pour mieux pouvoir les réprimer. Et ces mêmes organisateurs ont besoin de leur lot de victimes, de blessés - ils ne pensent pas à la mort, bien sûr - pour mieux mobiliser... mobiliser contre quoi ? C'est une autre histoire, et d'ailleurs peu importe, les ultras gauchistes ne sont pas là pour apporter des solutions. Le jeune mort dans ces violences peut avoir été une victime de cet enchaînement stupide.
Mais ce n'est pas l'option de cette enquête. Une chose est sûre, en lisant ça, en voyant ce gâchis, ce mort, ces souffrances pour la famille, et au final l'inutilité totale de cet événement au regard des aspirations censées être portées par les manifestants, on se dit que Georges Brassens avait raison. Mourir pour des idées, d'accord. Mais de mort lente.




Pour aller plus loin

Les événements du G8 de Gênes de 2001 sur Wikipédia.
Les paroles de Mourir pour des idées, de Georges Brassens.

Bello Ciao : G8, Gênes 2001. Par Francesco Barilli et Manuel de Carli. Ed. Les Enfants Rouges.


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