(Présentation éditeur)
Une BD de folies. La folie complète d'une femme, Sarah, une héritière de la famille Winchester, celle de la célèbre carabine, qui sombre dans le spiritisme après la mort de sa fille d'une maladie infantile, puis de son mari d'une tuberculose. Les esprits sont clairs : elle doit bâtir une maison pour y accueillir les âmes de toutes les victimes de l'arme créée par le père de son mari.
La folie d'une maison hantée, de fait. Et que Sarah va mettre en chantier pendant 38 ans, embauchant à tours de bras des ouvriers pour qu'ils travaillent jours et nuits, sur les ordres architecturaux des esprits qu'elle convoque chaque jour dans une petite pièce nue qu'elle est seule à pouvoir pénétrer. Dans sa chambre, sur le lit, elle a disposé les habits de son mari et de sa fille, et leur parle.
La folie d'une architecture qui la conduira à faire monter des escaliers qui aboutissent au plafond, ou des portes qui s'ouvrent sur le vide.
La folie d'une histoire vraie - la "Maison Winchester" existe, en Californie - romancée dans cette BD par la relation qu'elle noue avec un ouvrier récemment recruté, qui lui-même porte de lourdes charges sur les épaules qui ne sont pas seulement des planches ou des pierres, mais un vécu qui fait miroir aux affres de Sarah.
La folie, enfin, d'un dessin violent, éclaboussé de sang sur presque toutes les pages, envahi par le son des marteaux qui tapent en permanence, qui plonge le lecteur dans un malaise n'effleurant sans doute qu'à peine ce que ressent cette femme habitée par tant de fantômes.
L'oeuvre est magistrale, envoûtante, sombre, tortueuse, à l'image de la Maison Winchester, à l'image de l'esprit torturé de Sarah.
Une rare page plutôt calme
Dans l'Antre de la Pénitence, de Peter J. Tomasi, Ian Bertram et Dave Stewart. Ed. Glénat, 2017.
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